La résilience, c’est renaître

Par Ysabelle Rose

Je n’ai pas eu une enfance ordinaire. Je suis issue d’un couple mixte, avec un père Camerounais et une mère blanche. 3 ans après ma naissance, mes parents m’ont abandonné, car ma mère n’assumait pas le fait d’avoir eu une relation avec un noir et d’avoir un enfant métisse. Cette période de ma vie est très importante, car c’est ce qui va me permettre par la suite de me construire et d’aller vers des domaines de recherche de moi-même. Suite à cela, j’ai été placée en famille d’accueil, où l’on m’a transmis des valeurs d’honnêteté et d’intégrité très fortes. Ces valeurs m’ont permis de me battre dans une société où il est difficile de faire sa place en tant que métisse, en tant que femme, et en tant qu’enfant abandonnée.

 

Par la suite, j’ai fait des études basiques, que j’ai dû arrêter après le bac car je me suis mariée tôt. Je me suis donc lancée à 18 ans dans l’entrepreneuriat, car mon mari de l’époque était déjà dans ce domaine. J’ai eu une révélation dans cet exercice de création, et depuis je n’ai jamais quitté l’entrepreneuriat. Je me suis parfois confrontée à la difficulté d’insertion avec mon nom de famille à consonance étrangère et le fait que je sois une femme. Me lancer dans l’entrepreneuriat a été une expérience très forte, car il y a beaucoup de gens à gérer et c’est très chronophage. Après mon divorce, j’ai créé ma première entreprise toute seule, ça a été une période très riche et mouvementée.

 

En 2016, tout a été chamboulé. J’ai eu une liquidation de mon entreprise, et je me suis retrouvée avec une dette personnelle de 40 000€ sur les bras. Cette période a été bien plus qu’une remise en question, je me suis retrouvée un genou à terre et je regardais vers le ciel. J’ai dû faire un virement à 360° et j’ai commencé à chercher de l’aide spirituellement. Puis je me suis lancée dans la création d’une association pour les femmes, avec des séminaires. J’étais endettée, alors je devais faire la lumière sur moi. J’ai donc écrit à Frédéric Lenoir, qui est par la suite devenu le parrain de mon association. Ça a été un tournant marquant dans ma vie et le début du rebond. Cela m’a permis de me révéler d’une autre façon, car j’ai pu organiser mon premier spectacle d’une durée de 5h sur le développement personnel, sans argent. Quand on a quelque chose au cœur de très fort et très aligné, on trouve forcément le moyen de le faire. Puis j’ai commencé à me former au coaching sur des tas de techniques, j’ai aidé des femmes à travailler sur leur propre résilience et leur estime de soi. La résilience est pour moi un concept très important, c’est chercher une force en soi pour être capable de se réinventer intérieurement, de renaître d’une autre manière.

 

Aujourd’hui, je suis dirigeante d’entreprise. En 2019, j’ai créé une start-up sur le numérique avec un ami, on est aujourd’hui 10 salariés. A travers ce que je suis, je transmet et je participe aussi à la création du code. Il est important que les femmes soient présentes dans l’évolution technologique.

Mon conseil est de ne pas rester seul, il faut être capable de tendre la main et de demander de l’aide, d’aller vers les autres. L’humain est interdépendant, nous sommes des êtres sociaux qui font partie d’un tout, donc on ne doit pas rester seuls. Vous devez être capable de savoir qui vous êtes, ce que vous voulez et tout mettre en œuvre pour y arriver.

 

Ysabelle Rose

 

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